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les mollets moteurs
Articles récents

Un dimanche argentin

4 Novembre 2013 , Rédigé par Mathilde et Brice Publié dans #Argentine

Aujourd’hui, dimanche, nous sommes invités à partager la journée au cœur d’une famille argentine. Autant vous dire que la recette d’un dimanche est sacrée et l’on se demande si l’on va arriver à se fondre dans la masse. Cette interrogation ne dure pas longtemps. L’énergie et l’accueil des argentins nous font sentir d’ici.

La famille se retrouve aux environ de 13h, heure à laquelle les hommes se chargent d’installer le bois selon un rituel que chaque asador invente. Lorsque la première flamme crépite, on branche les amplis, musique à fond, on débouche les bouteilles de vin auprès du feu pendant que les femmes dressent la table et préparent les salades. Attention, ne chercher surtout pas à inverser les rôles, on vous fusillerait du regard. L’homme est le seul roi du feu mesdames. Mais bon, à la limite, si vous pouvez être dans les parages pour apporter fissa une fourchette ou le sel oublié par messieur, on ne vous en tiendra pas rigueur. Les premiers morceaux de viande lancés sur le feu et il est déjà 14h30. Nos estomacs gargouillent, mais en Argentine, on est jamais pressé, alors on reprend nous aussi un verre de vin pour patienter. Après avoir déposé une quantité gargantuesque de viande sur le grill et l’avoir salée plusieurs fois sur chaque face, on la laisse cuire une bonne heure. Ce qui nous amène à 16h où l’on passe enfin à table.

Par tradition, on fait une petite prière et l’on applaudit l’asador (cet homme-dieu responsable du feu et de la cuisson), puis on attaque avec un vif coup de fourchette tous ces morceaux de viande tous aussi délicieux les uns que les autres. Costilla, morcilla, chorizo, punta de espalda, ça gueule autour de la table, on en demande encore de cette viande savoureuse au nez et à la barbe des salades qui sont oubliées dans un coin de table. Certains ingurgitent chaque dimanche jusqu’à 3kg de viande ! Mais la moyenne se situe plutôt entre 500g et 1kg par convive. Le vin et les boissons gazeuses aident à faire passer l’ensemble. En fin de repas, on passe au jardin pour partager le fameux Fernet-Coca (mélange de Fernet Branca et de Coca-Cola) dont les argentins sont fans et fiers. Avis aux novices, après un asado, un litre de vin et un soleil cuisant, le Fernet, ça achève. Il faut de l’entraînement pour suivre le rythme. Pour les plus soucieux de leur santé, un autre groupe fait tourner le maté (boisson à base de feuilles de maté, amère comme le café, que l’on boit dans une calebasse à l’aide d’une pipette et que l’on fait tourner).

Une fois les dernières gorgées bues, direction le stade de foot où se joue ce soir une partie opposant San Martin à Jujuy. Le stade de foot est l’endroit absolument parfait pour apprendre les jurons qui manquaient à notre répertoire. L’ambiance dans le stade est vive, on hurle, on chante, on accroche des drapeaux de soutien aux grillages du stade, on reçoit les postillons du voisin visiblement pas d’accord avec l’arbitre et la bière de celui qui avait oublié en voir une en main au moment du but. Ca fait partie du jeu. Mathilde, qui ne veut toujours pas se forcer à comprendre les règles de ce jeu, se prend à hurler sur les joueurs mal placés. Une fois le coup de sifflet final rendu, chacun rentre chez soi le cœur léger d’une journée partagée.

Et oui, à la fin, on se dit que ça nous plaît bien de jouer les argentins.

Panoplie parfaite pour un bon asado

Panoplie parfaite pour un bon asado

Sous vos yeux, 18 kilogrammes de viande pour 30 personnes

Sous vos yeux, 18 kilogrammes de viande pour 30 personnes

Même les végétariens sont tentés, c'est dire...
Même les végétariens sont tentés, c'est dire...
Même les végétariens sont tentés, c'est dire...

Même les végétariens sont tentés, c'est dire...

Les bonnes tablées on aime ça

Les bonnes tablées on aime ça

Apéro fernet coca dans un quartier populaire de la banlieue de San Juan

Apéro fernet coca dans un quartier populaire de la banlieue de San Juan

Stade de la petite ville de San Martin

Stade de la petite ville de San Martin

Désolé pour vos oreilles mais on partage tout et surtout la musique du dimanche

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Les Mollets Moteurs à la ferme

31 Octobre 2013 , Rédigé par Mathilde et Brice Publié dans #Argentine

Au milieu d’une zone désertique, dans une région où les vignes poussent à merveille, se trouve une ferme biologique, une ferme où tout est d’un vert contrastant avec le sol aride des voisins, un oasis où les heures coulent paisiblement à la place de l’eau, un endroit où l’on se sent encore mieux tôt le matin ou au soleil couchant, lorsque la brise chaude se lève pour adoucir nos nuits.

Nos journées sont teintées de degrés supplémentaires. Fera-t-il seulement 30°C aujourd’hui ? Certainement, avant que la chaleur revienne avoisiner les 45°C. Il fait chaud et l’on ne s’en plaint pas. Il fait tellement bon à l’ombre des rosiers grimpants, à causer avec les autres volontaires pour parfaire notre espagnol et relancer notre anglais.

Nous plantons, nous semons, nous voyons pousser, nous arrosons, nous nourrissons les animaux, nous découvrons des arbres fruitiers étranges, comme un mûrier de la taille d’un noyer qui donne des fruits saveur mûre, couleur crème, un arbre biscornu qui laisse tomber des pêches de la taille d’une cerise, des poivriers de baies roses, un arbre à farine (extraite des racine). Nous cuisinons, nous bêchons, nous discutons. Ah, le retour à la terre, c’est tellement en vogue!

La terre est très sèche mais également très riche. L’eau pour l’arrosage arrive tout droit des hauteurs de la Cordillère des Andes, à une centaine de kilomètres à vol d’oiseau. Un canal permet son acheminement jusqu’à la ferme.

Nos jours sont emplis de découvertes. Nous essayons de n’avoir peur de rien et de foncer vers l’aventure. Nous apprenons à traire le vache pour en sortir le lait si riche avec lequel nous faisons du fromage et du beurre, Brice transporte les truies qui doivent peser 200 bons kilos, Mathilde devient guide de visite de la ferme pour une trentaine d’ados (en espagnol bien évidemment). Des journalistes curieux ayant entendu parler de notre voyage à vélo, sont venus nous interviewer dans la ferme. Nous devons prochainement passer à la télévision et sommes invités à venir nous exprimer au micro d’une radio. Finalement, chaque jour nous réserve son lot d’imprévus, et qu’est-ce que l’on aime ça...

Lever du jour sur la Granja Tia Nora

Lever du jour sur la Granja Tia Nora

Un tour de ferme
Un tour de ferme
Un tour de ferme
Un tour de ferme

Un tour de ferme

Désherbage intense

Désherbage intense

Fabrication des empanadas pour le restaurant de la ferme

Fabrication des empanadas pour le restaurant de la ferme

Débourrage des vignes

Débourrage des vignes

Du vert au milieu du désert

Du vert au milieu du désert

Boom des naissances
Boom des naissances
Boom des naissances
Boom des naissances

Boom des naissances

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Quelques signes de sédentarisation

25 Octobre 2013 , Rédigé par Mathilde et Brice Publié dans #Argentine

Après près de 6000 km parcourus à vélo, tant de paysages admirés, tant de regards croisés, cet article sera certainement le plus difficile à écrire. Il marque le début d’un autre voyage, un de celui que nous ne pensions pas faire pour le moment. Il marque surtout la fin de notre périple à vélo.

Les premiers jours sont imbibés de comparaison permanente. Nous nous réveillons dans un endroit fixe, nous avons des horaires, nos journées, sans se ressembler, sont teintes d’une humeur routinière. Nos vélos sont loin, nous n’avançons plus dans l’espace, nous essayons de suivre du doigt sur une carte la route que l’on aurait dû parcourir à vélo, nous essayons de nous rappeler les paroles réconfortantes des proches qui toujours nous encouragent et nous félicitent du chemin parcouru. Nous retrouvons le confort de la vie sédentaire. Plus besoin de chercher un endroit où poser la tente, de calculer la quantité d’eau nécessaire pour les jours à venir, plaisir retrouvé d’une douche quotidienne. Mais ce n’était pas assez, nous en demandions encore, nous voulions aller jusqu’au bout.

De ce fait, les outils que nous utilisons ici pour le jardin accusent la force de la rage que nous avons encore au ventre, nous sommes partant pour tous les travaux les plus pénibles, histoire de ne pas se laisser ensevelir par nos pensées nostalgiques du vélo. Nous faisons maints efforts pour ne pas rêver que nous roulons vers le sud. Il faut oublier, il faut avancer dans une autre direction, il faut accepter, digérer.

La vie nous réserve malgré tout encore quelques clins d’œil ensoleillés. Nous venons d’arriver dans une ferme biologique créée par un heureux couple. Nous trouvons ici d’autres volontaires, qui comme nous, veulent voyager par la découverte de l’autre. Nous passons de longues heures à discuter, nous qui avions appris les rencontres éphémères et la solitude des grands espaces, nous apprenons à partager des moments qui ressemblent à l’auberge espagnole. Nous réapprenons la vie de groupe, les horaires, les tâches imposées. Un petit retour à une vie sédentaire temporaire, une petite transition tranquille d’un voyage à l’autre.

Petit village dans les faubourgs de la grande ville de San Juan

Petit village dans les faubourgs de la grande ville de San Juan

Un coin de paradis au milieu du désert

Un coin de paradis au milieu du désert

Un lieu fixe dans lequel vivre

Un lieu fixe dans lequel vivre

Une table autour de laquelle diverses langues s'expriment aux heures des repas

Une table autour de laquelle diverses langues s'expriment aux heures des repas

Une vie aux rythmes Auberge Espagnole

Une vie aux rythmes Auberge Espagnole

Après la tente, un confort des plus sophistiqué
Après la tente, un confort des plus sophistiqué

Après la tente, un confort des plus sophistiqué

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