Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
les mollets moteurs
Articles récents

48 heures avec le temps

22 Novembre 2013 , Rédigé par Mathilde et Brice Publié dans #Argentine

Lorsque les éléments se déchaînent, nous avons plusieurs pensées. Premièrement, on est content d’avoir un toit sur la tête. Deuxièmement, on se satisfait de ne pas être à vélo. Enfin, on se sent infiniment petits.

Pendant plusieurs jours, nous avons vécu avec une nature que nous ne connaissions pas jusque-là. Un vent qui souffle avec des rafales qui méritent un contrôle radar, si chaud que l’on a l’impression d’ouvrir en permanence la porte d’un four de potier. Un vent qui rend fou, tellement fou qu’on commence à comprendre le film Volver d’Almodovar. Des rafales qui donnent envie de se réfugier sous une couette et de n’en sortir qu’une fois le calme revenu. Des journées qui ne manquent pas d’air en nous laissant seulement constater les dégâts créés. Les vents sont contraires, ils s’affrontent. Le Zonda, vent venu de la cordillère des Andes qui se réchauffe lors de l’effleurement du sol, agressif et cuisant, s’abaisse lorsque se lève le vent du sud, bien plus fort, bien plus froid. Alors que le vent Zonda nous cuisine par 43°C, le vent du sud nous oblige à ajouter des couvertures. La bataille est discrète. Le vent Zonda se calme, nous profitons de 5 minutes (montre en main) de silence, de calme, d’immobilité et le vent du sud se lève, ne nous laissant profiter que d’une très courte accalmie. Avec de telles variations de température, la neige s’est imposée à 1500m d’altitude, étonnant contraste avec la chaleur que nous accusons quelques centaines de mètres plus bas.

Puis, c’est au tour de la terre d’ajouter son grain de sel. En zone de cordillère, il fallait bien que ça nous arrive un jour : la terre a tremblé. Un tremblement délicat et violent à la fois. Des secousses qui ont fait bouger les lits, les ventilateurs et les meubles, donnant l’impression que l’on se trouvait au départ d’un manège aux prometteuses sensations. Calmement, depuis notre chambre, nous avons attendu que passent ces quelques secondes, entre étonnement et amusement. A deux reprises nous avons ressenti ces secousses, âmes non endormies de cette chaîne de montagnes. Nous apprenons quelques heures plus tard que le tremblement était de magnitude 5 sur l’échelle de Richter.

Apparemment, la région a toujours vécue sous la puissance de la nature, mais depuis quelques années, les choses semblent se détraquer. Ici plus qu’en Europe, les populations en sont victimes.

Cette planète nous en fait décidément voir de toutes les couleurs et nous la découvrons chaque jour tels de nouveaux habitants.

Avec les vents, le jardin doit être arrosé en permanence

Avec les vents, le jardin doit être arrosé en permanence

La neige a fait son apparition furtive

La neige a fait son apparition furtive

Par 40 degrés en extérieur, on aperçoit la neige dans le fond

Par 40 degrés en extérieur, on aperçoit la neige dans le fond

Inquiètée par le vent, pendant deux jours, la vache donne une quantité de lait aléatoire

Inquiètée par le vent, pendant deux jours, la vache donne une quantité de lait aléatoire

Lire la suite

Le marché du travail argentin

16 Novembre 2013 , Rédigé par Mathilde et Brice Publié dans #Argentine

Hier soir, 22h. Un homme frappe à la porte de la maison. Il a besoin d'un travail. Sur le pas de porte, la discussion entre le propriétaire de la ferme et cet homme dure une dizaine de minutes. Le propriétaire revient s'assoir à la table et nous informe : "j'ai embauché ce type, il commence demain" avec un naturel qui n'étonne ni sa femme, ni lui même.

Et nous qui croyions qu'il n'y avait que dans les films que ça se produisait.

Il n'y a pas qu'en kilomètres que la distance avec la France se mesure.

Derrière cette porte se cache peut-être du travail ?

Derrière cette porte se cache peut-être du travail ?

Porte témoin de cette embauche express!

Porte témoin de cette embauche express!

Lire la suite

La controverse du short

10 Novembre 2013 , Rédigé par Mathilde et Brice Publié dans #Argentine

Mathilde voulait un short. Un short simple, un short surtout pas cher. Un short qui lui permette de travailler à la ferme sans avoir trop chaud. Alors, Mathilde est allée dans un magasin de vêtement bas de gamme et à décrit le style de short qu’elle souhaitait. La vendeuse en a sortit une bonne quantité, tous trop beaux et trop chers pour l’usage qu’elle en ferait. Enfin, Mathilde trouva le short qu’il lui fallait. Un short noir de foot à 2 francs 6 sous, arboré d’un petit écusson d’une équipe qu’elle ne connaissait pas. Alors Mathilde a commencé à travailler avec ce short. Si l’histoire s’arrêtait ici, soyez sûrs que vous n’auriez pas lu ces lignes, les histoires de vêtements, ce n’est vraiment pas son truc. Mais, quelques jours plus tard, quelqu’un l’a reluquée avec un regard appuyé et à prononcé ses mots : « usted es de River ? ». Sur le coup, elle a fait répéter la question. Puis elle a compris ce qu’elle devait traduire par : « tu supportes l’équipe de River ? ». Un léger malaise s’en est suivit. Puis, le lendemain, c’est au tour de 2 gamins de 8 ans de venir l’encercler et lui poser mots pour mots la même question avec un réel dégoût. Le mot est ensuite passé auprès des autres enfants et tous ont dénoncé Mathilde du doigt. Lors de l’interview accordée à la télé, le journaliste lui-même la met à l’aise en lui glissant à l’oreille : « ne t’inquiètes pas, on ne fera pas apparaitre ton short à la télé ». Les jours s’enchaînent ensuite sur le même ton avec les adolescents, le boucher, les personnes de coin de rue, les amis rencontrés autour du barbecue. Peu d’hommes lui font un clin d’œil complice, beaucoup seraient prêts à lui cracher dessus. Côté femmes, c’est plutôt avec bonne humeur que le logo est accueilli, comme cette institutrice, qui, à peine une visite démarrée dit à ses élèves « regardez, voici une personne qui vit depuis peu de temps en Argentine et qui sait déjà choisir la meilleure équipe ».

Oui, parce que Mathilde a découvert qu’elle supportait une des 2 grandes équipes d’Argentine avec cet écusson brodé sur un short bon marché, tout juste bon à traîner dans la terre et à essuyer les pattes des animaux. Mathilde supporte sans le vouloir l’équipe de River, l’équipe qui n’a pas du tout la côte en ce moment en Argentine. Mais au vu des réactions de la gente féminine Mathilde en conclu que les joueurs de River doivent être physiquement plus intelligents que ceux de l’équipe adverse. Et surtout, le foot ici, c’est une religion, c’est politique. Ici, on ne badine pas avec ce sport.

Mathilde ne porte d’intérêt ni au football, ni à la mode. Et avec ces aventures, elle découvre qu’à l’avenir, il faudra peut-être regarder cela de plus près.

Le short

Le short

Le logo

Le logo

Lire la suite
<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 30 > >>