Huma Huma Humahuaca*
Nous choisissons de quitter rapidement l’agitation perpétuelle et la circulation à haut débit qui anime Salta la linda, où les vigiles des musées collectionnent les pièces européennes ou alors nous suivent dans les différentes salles d’exposition pour essayer d’apprendre le français. Nos quelques jours ici nous permettent malgré tout d’en apprendre un peu plus sur les grandes dates qui donnent leur nom aux places principales de la ville (25 de Mayo : date officielle de l’indépendance de l’Argentine, démission du roi espagnol / 9 de julio : constitution du premier gouvernement argentin), de découvrir le goût des Argentins pour le sport (des appareils de musculation pointent leur nez à différentes « esquinas » du Cerro San Bernardo) et de goûter aux patates douces, aux churros et aux pâtisseries au dulce de leche tant prisé ici.
Les vélos vont rester quelque temps au deposito pour laisser la place aux quatre roues motorisées nous conduisant, « despacio, todo bueno », dans une boucle sinueuse vers le village de Iruya, perdu au milieu de montagnes dans les tons pastels, lisses comme des dos de mammouths gigantesques, en passant par les éblouissantes Salinas Grandes, pour finir abasourdis par les couleurs de la Quedrada de Humahuaca. Abasourdis, oreilles bouchées par plusieurs passages de col à 4000m, nous ne savons plus où donner de la tête en descendant dans la Garganta del diablo et en cheminant au milieu de la montagne aux sept couleurs. Des villages parsemés de petites maisons en adobe et en bois de cactus ponctuent deci-delà les paysages très variés que nous parcourons, les ouvriers des Salinas Grandes nous aident à pousser la voiture en panne de batterie après un petit déjeuner glacial réchauffé par une musique d’autoradio enjouée et un lever de soleil tranquille, les duenos portent des chapeaux cloches adorables, les vigognes s’élancent pour traverser devant nous d’un pas élégant et la terrasse de la Asunta nous invite à quelques postures de yoga bénéfiques pour nos épaules de voyageurs, tassées par les routes rocailleuses.
Le clou de notre petit séjour au Nord andin de Salta porte le doux nom de « Parilla », nous improvisons en effet un barbecue impresionante à base de légumes et de morceaux de bœufs délicieux, le tout arrosé d’un Cabernet Sauvignon argentin increible pour finir par des bananes au dulce de leche. Un vrai festin au camping de Tilcara, nos papilles gustatives sont en émoi, à quand la prochaine parilla ??
* à chanter avec une grosse voix pour la danse du feu
** Mouvement chez les mollets moteurs : provisoirement nos articles sont rédigés par Sophie