Bon vent !
De Cafayate nous voilà partis. Bien entendu, après avoir goûté les glaces au vin Cabernet (vin rouge) et Torrontes (vin blanc) délicieusement équilibrées accompagnées d’un sorbet poire et d’un autre au dulce de leche (confiture de lait = LA spécialité argentine), dégusté aux différents cépages des alentours avec un petit fromage de chèvre au basilic (hum, un petit retour gastronomique en France) et plaisanté avec les frères bouchers du coin de la rue.
Nous commençons à filer, nos mollets reprennent goût à la route, il fait chaud, nous quittons les jambes longues et enfilons un simple tee-shirt. Le nez dans le petit vent frais du matin, nous suivons pendant quelques dizaines de kilomètres encore les vignes.
A peine franchie la région Tucuman, d’étranges nuages gris obstruent le ciel, le vent se lève, le sable tourbillonne comme dans un western et s’infiltre en chaque repli de nos corps . Nous ne le savons pas encore, il ne s’agit là que d’un début. Les jours qui suivent sont terriblement venteux.
Nous roulons à 7km/h de moyenne, le vent du sud nous faisant front. Nous rageons car nous avons devant nous une belle ligne droite bien asphaltée mais les efforts sur les pédales sont vains.
Harassés chaque soir par ces journées énergivores et improductives, nous trouvons refuge au pied d’une église, puis dans un abri de berger et enfin sur une place de village pour protéger la tente du vent et nous dormons du sommeil du juste, après une soupe/polenta et un effort inconsidéré pour parvenir à lire une seule page de roman. Le vent s’endort avec nous et se réveillera demain matin au moment du départ. Mère nature peut être bien dure.