Adieu Granja Tia Nora
Le temps passe vite lorsque l’on se sédentarise, il semble s’accélérer, avancer beaucoup plus rapidement que lorsque nous pédalons. La routine, les habitudes, les horaires imposés façonnent l’idée que le temps nous échappe et ne nous appartient plus. Cependant, ce temps est bénéfique pour analyser l’environnement dans lequel nous évoluons. Nous prenons le temps de comprendre le monde animal, auquel nous nous étions si peu intéressés auparavant. Nous admirons le monde végétal, si puissant face aux éléments. Les animaux nous révèlent une face humaine que nous n’osons pas voir mais qui pourtant semble si réelle. Sans avoir à faire preuve de savoir-vivre, les bêtes sont sans pitié, prêtes à arracher l’assiette de l’autre, se battent pour se reproduire, protègent becs et ongles les petits bien portants et abandonnent les natifs faibles pour lesquels il est inutile de gaspiller de l’énergie. Elles sont reconnaissantes à l’homme si le traitement est bon et se montrent craintives envers celui qui ne lui offre pas les bons soins.
Les plantes quant à elles se frayent un chemin entre la terre et le ciel, malgré le manque d’eau elles arrivent à trouver des ressources nécessaires à leur croissance. Malgré un soleil cuisant en journée, elles trouvent la fraîcheur indispensable le temps d’une nuit. Elles grandissent vite, encore plus vite lorsque l’on prend le temps de s’en occuper, de les chouchouter, de les admirer.
A l’heure de la sieste, nous quittons la ferme endormie par l’écrasante chaleur. Nous serrons dans nos bras Pedro et Lucia qui sont devenus le temps de ces quelques semaines, nos parents et nos amis et la difficulté de la séparation est réciproque.